Design à la Cour

Aujourd'hui je t'emmène visiter le patrimoine mondial de l'humanité ...

Non, finalement je change d'avis.

On va aller tout près de chez nous, au Château de Fontainebleau qui appartient quand même à l'humanité.

Hauts toits à la française typiques de la Renaissance

Toits Mansardés -bâtiment XVIIIème siècle

Alors ça faisait un bon moment que je n'y avais pas remis les pieds dans ce petit relais de chasse, parce que je le trouvais pas très drôle et puis parce que je pensais qu' Eugénie et Napoléon le 3ème avaient un peu tout saccagé à l'intérieur avec leurs rêves de grandeur et de dorure. C'était vrai (forcément)  mais pas complètement. Tous les souverains se sont en effet succédés dans ce château, chacun y apportant sa touche personnelle (merci les finances publiques!).

Ce qui est vrai c'est que Fontainebleau offre d'extraordinaires ensembles décoratifs de tous styles :

Chambre Napoléon III

Boudoir Louis XVI

Chambre Napoléon Ier

J'arrète là ce défilé de photos passionnantes, parce qu'en réalité, j'étais pas venue voir tout à fait ça. J'avais été alléchée par le titre de l'expo qui se termine très bientôt : Design à la Cour.

Au début ça avait bien commencé :

Pièces de design disséminés ça et là dans les Grands Appartements du Chateau, une façon de montrer que le mobilier contemporain peut se marier avec les styles plus anciens (au dessus, création du collectif Studio Job - en bas assiettes du duo Garouste & Bonnetti)

Parce qu'en réalité depuis toujours on te montre ça :

et tu dis rien : table Louis XIV, chaises Directoire, lustre Louis XV, tapisseries XVIIème, coupe fin XIXème. Pourtant 2 siècles séparent ces styles.

Et puis, plus rien. Partout j'ai cherché un tabouret de Starck dans la chambre de Napoléon Ier ou d'Anne d'Autriche. Je m'étais dit, ça sera comme un jeu, à nous de découvrir l'intrus. Faut croire que le commissaire de l'exposition n'avait pas envie de rire. En tout cas, pas comme moi.

Là où j'ai décroché, c'est quand j'ai vu ça :

Dans la grande Galerie, chef d'oeuvre suprême (la Galerie), une benne avait déversé des sièges design.

et ça :

sous prétexte de montrer qu'à la fin du XIXème on faisait aussi de la production en série d'objets moches (comme maintenant).

Tout est dit.